Critique : la série « The Strain »

La série The Strain est l’adaptation d’un roman de Guillermo del Toro et Chuck Hogan, sortie en 2009.  Le roman « The Strain » est en réalité la première partie d’une trilogie, il sera suivi de « The Fall » puis « The Eternal Night ». Prévu à l’origine comme une série télé, il passera d’abord par la case littéraire pour finalement se concrétiser sur petit écran avec la chaîne FX. Cela explique sûrement le bon rythme de la narration dans la série. Guillermo del Toro et Chuck Hogan se feront aider pour cette version télé par Carlton Cuse, l’ex-showrunner de Lost. La première saison s’est achevée la semaine dernière.

New-York, un jour ordinaire. Soudain, un Boeing 777 atterrit à l’aéroport new yorkais JFK sans qu’aucun signe de vie n’en émane. Des épidémiologistes du CDC (Centers for Disease Control) sont appelés sur place. Décidément, c’est un métier à la mode : voir la série Helix.

De cette introduction mystérieuse, l’histoire va prendre une tournure impressionnante ! On commence par des épisodes très scientifiques pour la compréhension du phénomène inquiétant et monstrueux qui touche l’avion et ses passagers. Puis ça part complément en cacahuète pour devenir un survival-horror dans New-York avec une équipe de héros hauts en couleur. D’ailleurs les acteurs sont vraiment bons, c’est un régal de voir David Bradley (Rusard dans Harry Potter et Walder Frey dans Game of Throne) en Abraham Setrakian avec sa cane-épée ! Richard Sammel (Thomas Eichorst) est effrayant et Kevin Durand (Lost ou Petit Jean dans le dernier Robin des Bois)  apporte sa touche de fun. L’acteur principal, Corey Stoll (House of Cards) jouant le Dr Ephraim Goodweather, est tout à fait juste en scientifique et père de famille. Et il vous reste encore des surprises dans cette excellente distribution !

Le pilote est vraiment accrocheur, et les épisodes suivants ne déméritent pas, certains comportent des scènes vraiment mémorables comme celle de l’autopsie ou de la station essence. Un seul épisode (sur 13) parait vraiment inutile, et le final est un peu décevant mais apporte tout de même son lot de révélations. Quelques épisodes sont des flash-backs permettant d’en apprendre davantage sur certains personnages et sur l’origine du mal… Et comme cette série s’assume bien comme un divertissement fun et horrifique, il y a des morts !

On attend avec impatience la suite des hostilités ! Le French Geek Movement recommande !

Note : 8/10

[youtube id= »DqcuyXeN8O8″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : la série « Extant »

Produite par Steven Spielberg, la série Extant est un nouveau programme familial de la chaîne américaine CBS. Elle a été diffusée de juillet à septembre 2014. Cette série nous raconte l’histoire d’une famille à la croisée des concepts de science-fiction. En effet, la mère, Molly Woods (Halle Berry) est une astronaute de retour dans sa famille après un an passé dans l’espace…mais elle ne revient pas toute seule. Le père, John Woods (Goran Visnjic de Urgences), quant à lui est un scientifique à l’origine d’un androïde ultra-sophistiqué, Ethan (Pierce Gagnon), qui devient finalement le fils  adoptif du couple.

Le futur utopique d’Extant est cohérent, la science a fait énormément de progrès pour le bien de tous, mais on garde nos repères avec la maison familiale des protagonistes. L’architecture et le design des décors sont propres et bien réfléchis. Cependant, la série se déroule à 80%  dans 3 lieux clés (station spatiale, maison familiale et laboratoire du père), rares sont les moments présentant un monde « ouvert » avec des rues bondées par exemple.

Les acteurs remplissent bien leur rôle, une mention spéciale à Pierce Gagnon pour son rôle robotique, et à Halle Berry bien mieux exploitée que d’habitude (elle ne joue pas la séductrice, ni « je suis Storm et je t’emmerde »). Par contre, Hiroyuki Sanada (Le Dernier samouraïSunshine, Lost, Wolverine : le combat de l’immortel) a un rôle copie conforme à celui de la série Helix, et son personnage est bien moins développé.

Sur le fond, le scénario est sympathique mais il y a un gros problème de narration. Sur 13 épisodes, il y en a 4 de vraiment très bons, le reste du temps on s’ennuie vite. Les twists de fin d’épisode sont souvent décevants. Par exemple, Molly découvre qu’elle est enceinte, alors que le spectateur le sait déjà depuis longtemps (depuis le trailer…). L’épisode suivant, serait-ce d’un alien ? Suspense… Non sans rire, on ne s’en serait pas douté entre le synopsis et son retour d’une mission spatiale ?

Extant-Banner

Autre problème, le spectateur est souvent assisté, histoire d’être sûre que tous le monde comprennent bien, ainsi certaines scènes sont souvent remontrées, ou on nous explique plusieurs fois la même chose. Pourquoi ? Parce que cette série est faite pour le grand public dans un cadre familial.

Malgré ses défauts, Extant est une série intéressante mélangeant Rencontres du troisième type, le cycle des robots d’Isaac Asimov et la technologie de Minority Report. Elle vous surprendra par le soin apporté aux petits détails, et un épisode très « Philip K. Dick » est excellent (épisode 5). Les geeks amateurs de cyberpunk peuvent passer leur chemin…

Note : 6/10

[youtube id= »X_9eD6YsMpM » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : la série « Dominion »

Dominion est une nouvelle série fantastique de la chaîne Syfy adaptée du film Légion (2010), diffusée de Juin à Août. Quand Dieu perd foi en l’Humanité et disparaît, une légion d’anges en colère menée par Gabriel tente d’exterminer la race humaine. Un groupe de résistance se constitue alors en plein désert autour de l’archange Michael dans des forteresses. Les Hommes trouvent la force de se battre en s’accrochant à l’espoir de l’arrivée prochaine d’un enfant élevé pour guider l’Humanité hors des ténèbres. 25 ans après la fin de la Guerre, l’ennemi s’apprête à refaire surface. Ce Sauveur – l’Elu – serait le bienvenu dans les combats qui s’annoncent. Seulement personne ne sait qui il est. Pas même lui.

Ce synopsis ambitieux semble prometteur… Mais la première question légitime que l’on peut se poser est la suivante : un mauvais film peut-il donner une bonne série ? A priori oui, mais Dominion ne le démontre pas.

D’un point de vue casting, malgré quelques visages connus comme Alan Dale, un acteur de séries (Once Upon A Time, NCIS, Lost etc.), Anthony Head (Buffy) et Tom Wisdom (Astinos dans 300), il n’y a pas de tête d’affiche. Cela ne veut rien dire mais finalement le jeu d’acteur s’avère monotone. Seul Tom Wisdom se distingue par son physique et représente bien l’ange Michael.

On pourrait croire à une série orientée action, mais non ! La série s’axe plutôt sur les manœuvres politiques et autres complots, mais rien de vraiment excitant (très fade par rapport à Game of Thrones). Quelques bonnes idées mais les personnages étant peu attachants, finalement on se fiche bien de qui va obtenir le pouvoir. Le terme « Dominion » fait référence à un petit pays pouvant s’occuper lui-même de ses finances et de sa politique intérieure. C’est le cas de Vega (Las Vegas en ruine) dans la série.

Visuellement, quelques rares plans sont beaux. Ceux de Vega sont réussis et très utilisés lors de transition entre les scènes. Question effets spéciaux, un soin particulier a été apporté aux ailes des anges pour une meilleure crédibilité (la plupart du temps), mais leur déplacement sur les murs, comme accélérés, sont vilains.

Dans le pilote, on présente Vega comme une ville fortifiée avec une sécurité absolue, un des rares bastions des hommes à l’abri des anges. Mais finalement, épisode après épisode, on se rend compte que c’est un vrai moulin. Ça perd en crédibilité !

Pour une série de seulement 8 épisodes, on s’attend à une qualité nettement supérieure. La récente série Helix également de Syfy réserve plus de surprises, bien qu’elle ne soit pas exempte de défaut. Incomparable par rapport à l’excellente série Penny Dreadful sur Showtime.

Note : 4/10

[youtube id= »-JcIfqZE2SE » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : la série « Penny Dreadful »

Penny Dreadful, la nouvelle série de la chaîne Showtime est un véritable succès. En même temps, tous les éléments étaient là :

  • John Logan, créateur et showrunner de la série, scénariste expérimenté et reconnu pour les derniers James Bond, Le dernier Samouraï, Gladiator, Aviator, Rango etc.
  • Un casting de long-métrage avec Eva Green, Josh Hartnett et Timothy Dalton (le retour !)
  • Un producteur de choix : Sam Mendes, réalisateur de Skyfallles sentiers de la perdition et American Beauty.

Autant vous dire que cette saison 1 composée de 8 épisodes est un grand film avec tous les avantages que cela peut apporter qualitativement : une réalisation soignée, des acteurs de haute volée, des décors et costumes de qualités.

Eva Green, très en vogue en ce moment (300 : La naissance d’un EmpireSin City 2), mérite son succès et livre sa plus belle performance. Habituée aux rôles de femme fatale, elle incarne cette fois-ci un personnage bien plus complexe et torturé que d’habitude. D’une manière générale, tous les acteurs remplissent parfaitement leur rôle, même les personnages plus secondaires.

Un autre point fort de Penny Dreadful est son ambiance très immersive, le Londres de l’époque Victorienne est d’une noirceur absolue. La série nous emmène dans des recoins où nous n’oserions aller, entre mysticisme et sorcellerie, fantastique et horreur. Mais attention, ne vous méprenez pas, l’amour est au centre de l’histoire.

Bien qu’Alan Moore approuve rarement, il est pensable qu’il aime tout de même cette série, car elle revisite une de ses créations les plus connues. Je n’en dirai pas davantage pour le suspense… Les références littéraires sont nombreuses, dans l’excès parfois.

L’histoire en elle-même n’avance pas tellement mais les personnages sont travaillés. On suit leur dilemme, leur démon intérieur et leur introspection. Cette saison s’étend surtout sur le richissime explorateur Sir Malcolm Murray (Timothy Dalton) et l’occulte Vanessa Ives (Eva Green). Reconduite pour une deuxième saison, on sait déjà que le passé de l’américain Ethan Chandler (Josh Hartnett), tireur émérite, sera exploré.

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement Penny Dreadful dont la première saison est bien trop courte. Vivement la suite en 2015 !

Note : 9/10

[youtube id= »YFXHfEqMcis » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : Godzilla (sans spoiler)

Gosse, j’étais allé voir Jurassic Park au cinéma et j’avais pris une sacrée claque ! 20 ans plus tard, j’ai grandi et les monstres au cinéma également ! Et autant vous dire qu’une claque de Godzilla, ça vous remue les tripes !

Le film de Gareth Edwards est une ode au film de Kaiju. Le film est très immersif, il vous plonge dans l’action par de nombreux plans vous mettant spectateur de la scène. De l’intérieur d’un métro ou à travers un masque, on suit l’action au plus prés. Les plans sont magnifiques, autant les paysages que les monstres. La bande son est également magistrale et à l’image du film : pas de surenchère, bien conçue et bien dosée.

Contrairement à Pacific Rim, les phases de combats géants ne constituent  pas l’intérêt premier du long-métrage. Il est possible d’être frustré par moment, mais le final est grandiose ! Tout repose sur l’ambiance, la mise en scène et l’immersion.

On suit véritablement les péripéties du militaire Ford Brody (Aaron Taylor-Johnson), toujours au mauvais endroit et au mauvais moment (un peu trop d’ailleurs, un deuxième protagoniste aurait pu enrichir l’histoire). Les monstres évoluent dans l’environnement, mais on avance à notre échelle avec un humain. Les acteurs sont à la hauteur et on prend plaisir à revoir certaines têtes (Ken Watanabe et Bryan Cranston notamment).

Le scénario, bien que sommaire (c’est un film de monstre !), est tout de même bien ficelé. Il revisite l’histoire originelle comme vous avez pu  le découvrir dans les dernières bande-annonces. Cependant, elles ont le mérite de laisser une grande part de mystère, et vous serez surpris sur quelques points.

Bémol, comme d’habitude, les américains sont les seuls sur la planète, même si ils sont ici désemparés, vous entendrez une phrase parler de coopération internationale face à une menace planétaire. Pas plus !

Le French Geek Movement vous recommande vivement Godzilla, et si vous faites dans votre slip quand la bête pousse son cri, ne vous inquiétiez pas, c’est normal !

[youtube id= »Vzexo3UEnsE » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]