Critique : 300, la naissance d’un empire.

L’adaptation du roman graphique 300 de Frank Miller (scénariste et dessinateur) et de Lynn Varley (coloriste) en 2007 était une franche réussite : un succès populaire et commercial, 465 millions de dollars de recettes pour un budget de seulement 65 millions ! La direction artistique et les chorégraphies étaient au rendez-vous. La carrière du réalisateur Zack Snyder prenait un tournant très favorable.

La création d’un nouvel opus était alors envisageable, bien que la mort de Léonidas limite les possibilités. Finalement, 300 : la naissance d’un empire n’est ni une suite, ni un préquel mais un savant mélange des deux. En effet, une première qualité du nouveau film est de replacer la bataille des Thermopyles dans un contexte géographique et temporel. On découvre les origines de Xerxès, la situation de Sparte en Grèce et les différents fronts de cette guerre à grande échelle entre les Grecs et les Perses. Le scénario est bien plus ficelé que le premier film.

Visuellement, on retrouve l’empreinte de 300 avec moins de grains et la 3D en plus. Cette dernière est correcte, son intégration étant facilitée par l’importante des décors numériques. Le sang gicle beaucoup (trop?) et les têtes volent en 3D !

La saga 300 s’assume et c’est pour ça qu’on l’aime, ça sent la testostérone à plein tube, au moins une scène de sexe décomplexé et des répliques cultes. Mais ce second volet se prend un peu trop au sérieux, et l’humour est peu présent. Vous ne retrouverez pas l’équivalent de la rencontre entre Léonidas et Xerxès du premier film. Il y a de belles tirades pour glorifier les personnages mais un peu trop de « liberté » à mon goût. Un record à inscrire dans le Guinness Book peut-être !

Autre déception, bien que toujours fantastique, celui-ci est peu démonstratif, on aperçoit quelques monstres sympathiques mais ils ne sont pas impliqués dans des combats contre des humains. L’affrontement de Léonidas avec une sorte d’Orc était épique dans le premier film !

Le film se compose essentiellement de batailles navales. On ressent parfois la difficulté du réalisateur à animer des combats au corps à corps dans ce contexte. Mais le parti pris est de dire « on s’en fout, on se fait plaisir !  » Le réalisme est alors loin.

Côté acteurs, on retrouve presque tout le monde (à part Gerard Butler bien sûr) et de nouvelles têtes. Une mention spéciale à Eva Green (Artemisia) qui vole finalement la vedette au héros grec Thémistocle interprété par Sullivan Stapleton.

Conclusion, 300 : la naissance d’un empire n’égale pas son aîné. Bien que le scénario soit plus élaboré, ce nouvel opus est trop politiquement correct et fade, le fun (humour & monstre) est remplacé par une ambiance plus sérieuse. On retrouve globalement l’esthétisme du premier film. Il a le mérite de nous tenir en haleine mais finalement il ne se suffit pas à lui-même. On reste sur sa faim. Une trilogie est clairement prévue.