Critique : Exposition « Pixar : 25 ans d’animation »

Le nouveau musée parisien dédié à « l’art ludique » a ouvert ses portes le 16 novembre 2013 avec l’exposition « Pixar : 25 ans d’animation ».

Dans la Cité de la Mode et du Design, 29 quai d’Austerlitz, un premier bon point est donc l’emplacement du musée. En effet, il est situé juste à côté de la gare d’Austerlitz, et donc aussi de la gare de Lyon.

Cette exposition avait été inaugurée au MoMA à New York en 2006 avant de faire le tour du monde de nombreux musées. Il était temps qu’elle arrive en France…

Nous avons pris un réel plaisir à visiter cette exposition. Elle ne cherche pas à être trop instructive, quelques phrases et vidéos agrémentent le parcours, mais il s’agit surtout d’une véritable exposition d’artwork à l’état brut. Et le visiteur a le loisir de se faire sa propre opinion sur le travail réalisé par de nombreux artistes ayant travaillés sur des films d’animation devenus des classiques : Toy Story, Le Monde de Nemo, Ratatouille, Wall-E et bien d’autres.

2 aspects nous ont marqué :

  • Le travail réalisé pour obtenir un résultat d’une grande simplicité, mais aussi d’une grande efficacité. Des traits des personnages, aux couleurs employées (color-script), le visiteur découvre le travail de recherche artistique, nécessitant parfois une grande technicité.
  • La diversité des approches artistiques pour arriver aux résultats que l’on connait. Ainsi, le fusain et l’aquarelle côtoient la peinture numérique. Les résines traditionnelles se confrontent aux impressions 3D. Même le collage est représenté !

Vers la fin de la visite, une attraction vidéo nommée Artscape anime les artwork sur un écran d’une taille inhabituelle. Et le clou de l’exposition : le spectaculaire Zootrope Toy Story dont le principe date de 1834 !!! Un jouet optique d’une redoutable efficacité !!!

Une exposition à voir donc ! Elle sera ouverte jusqu’au 2 mars 2014.

Critique : le Coq Gaulois, premier patriote

Après notre article sur dEADmEATcOMIX, Pascal Pelletier a fait parvenir à French Geek Movement un exemplaire de sa BD Le Coq Gaulois, ce qui nous permet de vous en parler ! L’intrigue et le concept sont fondés en grande partie sur l’expérience de soldat de l’auteur, ce qui donne d’ailleurs des illustrations militaires tout à fait dynamiques et réalistes, même si l’enchaînement des cases offre de meilleures surprises lors des scènes de bagarre à l’ancienne. Cette alternance entre roman graphique et pulp fiction se fait discrètement et tout en douceur. Les missions sont décrites avec précision, l’entrée en matière que constitue cette œuvre est plutôt efficace et présente un fond scénaristique classique :

Après avoir subi des expériences scientifiques obscures dans un hôpital de l’armée, le héros se trouve doté d’une force surhumaine ; force qui, alliée à un patriotisme exacerbé, fera de Marcus Dickson (eh oui il a quand-même la double nationalité !) le Coq Gaulois, le super-héros de l’armée française. Le costume du Coq Gaulois est conçu d’après les codes des comics américains, et l’influence de l’âge d’or se ressent dans le dessin comme dans la narration, le côté naïf en moins. Ce tome consiste majoritairement en une exposition du passé du héros et à des rapports de mission détaillés et souvent techniques. J’attends vivement sa suite, qui devrait – je pense – accélérer la narration, afin de voir le Coq se mettre à l’action à plein temps !

Le livre est de qualité, le découpage des pages respire le comicbook de l’âge d’or et, l’une des qualités qui fait que je n’ai pas peur de dire que j’aime cette œuvre est que les couleurs collent parfaitement au trait et donnent la plupart du temps une cohérence bienvenue à l’œuvre, liant parfaitement la réalité de la guerre aux frasques super-héroïques d’un Coq Gaulois intégré au système militaire français. Oui, le livre laisse paraître une certaine jeunesse du studio, notamment en ce qui concerne quelques coquilles (qui a dit « Urban ne fait pas mieux » ?) mais en aucun cas un manque de professionnalisme, ce qui laisse présager une belle évolution pour Galaxie Comics Studios. Je n’ai pas encore pu lire le fameux dEADmEATcOMIX, mais les planches que j’ai pu voir sont splendides, et on en vient à penser qu’une mise en couleur serait malheureuse. De la part d’un accro à la couleur dans la BD comme moi, c’est un vrai compliment ! Et puis, qui a oublié les excellentes idées noires de Franquin et autres BD horrifiques en noir et blanc de Fluide Glacial ?

Je vous laisse également jeter un œil sur l’un des projets en cours de Pascal Pelletier : Monde Hostile. Un scientifique part à la découverte d’un secteur spatial interdit pour lever le voile sur les origines de l’humanité et s’écrase sur une planète inconnue. De très belles images à mi-chemin entre le réalisme d’un Thorgal et le cartoon. Cela donne une image fine et agréable et permet tout à fait à l’auteur d’offrir aux lecteurs ses influences cinématographiques des années 70. Plus que d’assumer ces influences, Pascal Pelletier s’en réclame. L’allure follement Planète des Singes de ces planches fait de moi un enfant devant son cadeau de Noël.

Projets et engagements du Coq Gaulois

Enfin, place à une anecdote qui nous fait croire en l’avenir du Coq Gaulois : le héros de Pelletier a servi comme mascotte pour un match de hockey au bénéfice du Téléthon. Pour ceux qui sont proches de Valenciennes, ça se passe samedi prochain ! Dans le même temps sort un comicbook spécial sport, Hockey Comics, avec au menu quatre histoires inédites en France qui s’incluront dans le golden age ! Rappelons également la vente aux enchères de planches originales de Pelletiers et d’autres artistes le 23 novembre prochain au profit de la recherche contre la mucoviscidose.

Critique : « Le Transperceneige »

Le Transperceneige ou Snowpiercer en VO est une adaptation cinématographique d’une bande dessinée de science-fiction post-apocalyptique française en noir et blanc créée par Jacques Lob (scénario) et Jean-Marc Rochette (dessin) en 1982/83.

Un projet atypique et international puisque le réalisateur du film, Bong Joon-ho (Memories of MurderThe HostMother), est sud-coréen et que le casting est essentiellement américain.

Le film est concept, puisque l’intrigue se déroule uniquement dans un train. Au début, ma première référence a était Piège à haute vitesse avec le cultissime Steven Seagal mais rien à voir ! Un délire perso !

2031. En raison du réchauffement climatique, une partie de l’humanité tente une solution désespérée afin de refroidir l’atmosphère : une belle réussite : une nouvelle ère glaciaire débute ! Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

En début de film, la situation des protagonistes est tellement désespérée, qu’on se demande bien comment ils vont faire évoluer les choses. Autrement dit, un film qui débute bien, et on prévoit des idées ingénieuses pour changer ce postulat.

Et effectivement, à un rythme endiablé, on va de surprise en surprise, de scènes cultes à des revirements de situation pendant 2h05. Je dirais un événement marquant environ toutes les 10 minutes. Certains sont effectivement prévisibles mais l’ensemble tient largement en haleine. Chaque wagon apporte son lot de surprise et de bizarrerie. La dernière partie du film traîne un peu en longueur, et en décevra peut-être certains, pas moi en tout cas.

Les acteurs sont majestueux, Chris Evan, Song Kang-Ho, Tilda Swinton, John Hurt etc. On s’attache aux héros, on déteste les méchants. Même les personnages secondaires sont marquants, et on est déçu d’en voir mourir…quand le film vous en laisse le temps !

Au niveau de la réalisation, bien que l’intérieur du train limite forcément les prises de vue, tout ce qui est possible est mis en oeuvre : plongée, contre-plongée, travelling etc.

On peut dire que le film est violent mais pas de façon ordinaire. Une violence sociale tout d’abord avec des propos choquants, les pauvres étant traités comme du bétail/esclave, des scènes horribles narrées par les protagonistes et le sadisme de certains personnages. Pour la violence physique, le film est très inégal, parfois les impacts sont volontairement cachés, d’autres fois on nous le montre bien…surtout sur les personnages que l’on suit !

Un film que je vous conseille fortement. Un excellent scénario, une belle mise en scène et des acteurs bien exploités. Snowpiercer marque les esprits ! Je vous mets la bande-annonce mais finalement, moins vous en saurez, plus vous allez apprécier le film !

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Critique : « Assassin’s Creed IV : Black Flag »

Après la déception d’Assassin’s Creed 3, je vous avoue que je n’ai pas eu très envie de jouer au dernier en date.

Mais étant fan de la première heure de ce jeu mélangeant fait historique, complot et science fiction, j’ai redonné une chance à la licence et j’ai bien eu raison !

Dès le début, le jeu annonce une aventure très colorée et chatoyante dans les îles des Caraïbes. Très vite, on prend ses marques en passant le tutoriel sans trop de difficulté et sans s’en rendre compte car intégré dans l’histoire d’une manière assez intelligente.

Quelques quêtes pour mettre dans le bain puis on vous donne un bateau avec une joie  que j’ai rarement ressenti dans un jeu. La liberté est réelle et on la sent pleinement dans toute sa splendeur.

Les marins à bord qui fredonnent des chants de l’époque, le bruit de la mer, la météo changeante, les divers bateaux Espagnol ou Anglais naviguant, tout vous transporte à une autre époque !

Ce qu’on peut faire en plein océan est quasi illimité, aborder différentes sortes de navire (et je vous assure, qu’avec la musique et le gameplay, attaquer les autre bateaux devient vraiment épique) voir une baleine blanche sauter juste à coté du bateau, chasser les requins et les baleines au harpon (madame Brigitte Bardot, calmez vous, ce n’est qu’un jeu) faire de la plongée sous marine, explorer les îles non répertoriées sur la carte tout en étant suivi par un banc de dauphins, trouver des cartes au trésor et chercher celui-ci, détruire des forts pour vous les approprier, battre les 4 navires légendaires… Aidé d’une carte gigantesque, rien que ces missions là, vous prendrons facilement 40 heures !

Passons au personnage principal, Edward Kenway, le grand père de Connor Kenway assassin du troisième opus, est d’un charisme rare et un pirate pur souche!

Pour éviter tout spoiler, ne lisez pas les 2 prochaines ligne!

Ce personnage diffère des autre assassin’s creed car , tout simplement, il ne devient pas assassin à cause d’une raison personnelle (comme pour les autres opus) mais plutôt par expérience, il se rend compte de la nécessité et du bien fait de cette guilde d’assassins.

L’histoire quant à elle est juste, historiquement parlant, et palpitante, entre vérité historique et scénario de science-fiction, tout a été agencé de main de maître ! Certaines parties m’ont même donné les larmes aux yeux, et je l’avoue sans honte (enfin un petit peu quand même) et change sensiblement l’avenir de la licence.

Le seul bémol scénaristique, les passages dans le présent sont insignifiantes et ennuyeuses.

Au niveau du gameplay, nouvelles armes, nouveaux gadgets, nouveaux moyens de transport, nouvelles manières de pister vos cibles, nouvelles manières de se battre (les 4 pistolets par exemple), en clair beaucoup de nouveauté, mais c’est un peu répétitif quand vous arriverez à votre quarantième heure de jeu mais cela n’enlève rien du tout au plaisir qu’il procure.

Beaucoup de bugs et de problèmes d’intelligence artificiel sont présents aussi, et ce sont les seuls vrais problèmes du jeu, mais seront probablement réglés dans un patch pour la PS3 et déjà réglés lors de la sortie PS4 le 21 Novembre prochain.

Un multijoueur est aussi présent dans cet opus, quasi un copier/coller du précédent, mais au moins il marche très bien, pas de problème de serveur ni de déconnexion intempestive, et c’est devenu rare lors d’un lancement de jeu que le multi soit opérationnel le premier jour !

Ma note:

19/20 Immersif au possible, beaucoup de nouveautés, une histoire parfaite, juste les bugs qui font baisser un peu la note!

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Critique : jeu « Batman Arkham Origins »

Le Batman nouveau est arrivé ! Ce n’est une surprise pour personne, Batman Arkham Origins est sorti voilà quelques jours!

Ayant le jeu entre les mains (ou plutôt dans la console),  j’ai attendu pour vous en faire une critique constructive !

Tout d’abord, point positif, même si je n’avais pas pu avoir la version collector du jeu (je sais chers lecteurs, c’est si triste…) j’avais reçu un très beau T-shirt Batman du plus bel effet, niveau goodies, ils rigolent pas !

Manette à la main,  je me suis lancé en pleine bataille contre les criminels de Gotham City.

Niveau Gameplay, rien de transcendant vu que c’est le même système que pour Batman Arkham City (on ne change pas une équipe qui gagne), même si il y a quelques nouveaux gadgets. Des combats rythmés, très intuitifs, le jeu est assez jouissif ! Ces combats changent un peu lors des affrontements avec les assassins de Black Mask, les batailles deviennent alors très cinématographiques par moment et c’est un vrai régal, on se sent immergé dans l’action avec un petit sourire aux lèvres se disant tout de même que c’est vraiment bon d’avoir notre Batounet qu’on aime entre les mains. Quelques menus problèmes se posent quant à la direction du personnage lors des combats. Et oui, il n’est pas rare, lors d’un manque de concentration, que votre héros favori frappe dans le vide devant les yeux moqueurs de certains criminels.

Ce qui fait que ce jeu se démarque des autres jeux Batman, c’est l’histoire ! Une trame scénaristique sans fausse note qui met vraiment en avant les capacités de détective du chevalier noir. Les moments de reconstitution des scènes de crimes sont minutieuses mais passionnantes et finalement on se retrouve à essayer de trouver des hypothèses soi même (ce qui était fort peu concluant). Petit point noir, la Batcave est décevante de simplicité, mais considérant que c’est un Batman jeune et qu’il n’a pas encore rencontré la fine fleur de ses ennemis, on pardonne ce manquement.

La liberté d’action se sent bien à partir d’un moment, mais pendant les premières heures on se retrouve bloqué par un manque de gadgets, qui se débloqueront petit à petit au fil de l’histoire principale.

Le scénario permet de rencontrer de nouveaux comme de fidèles ennemis de Batman, et même quelques alliés intéressants, qui feront sourire les connaisseurs du comics.

Je n’en dirais pas plus car sinon on me taxera de spoiler (et je ne veux pas vous gâcher ce beau scénario).

Le jeu en lui même a quelques ralentissements et bugs surtout après certaines cinématiques, ce qui gâche un peu l’expérience de jeu mais rien de grave.

Dans ce Batman Arkham Origins,  il y a aussi un multijoueur où le principe est qu’aléatoirement, sur un groupe de 8 joueurs, 2 personnes sont tirées au sort par partie pour être Batman et Robin, le reste des joueurs est divisé en 2 groupes: la bande du Joker et la bande de Bane, le principe est sympathique et marrant mais gros point noir, le multijoueur est horrible à lancer, des déconnections en pleine partie, le serveur se déconnecte quand tous les joueurs ont été sélectionnés, difficulté à lancer le online… Pour le moment, le mode  multijoueur est une horreur.

Globalement : c’est un très bon jeu avec une durée de vie conséquente rien que pour la trame de base. Les missions secondaires et les appels de la police (une sorte de mini-quête événementielle) vous tiendront accrochés à la manette des dizaines et des dizaines d’heures ! Les développeurs n’ont pas pris de risque quant au gameplay, juste un copier/coller du précédent, de petites nouveautés n’auraient pas fait de mal, mais ils ont vraiment planché sur le scénario ! Les graphismes sont beaux mais on commence à sentir la fin de la génération actuelle de console.

Rien que pour le scénario, un must have dans votre collection de jeux, mais le manque d’ambition dans le gameplay est décevant.

Note donnée: 16/20

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Critique Blu-Ray « The Lords of Salem »

« Enfin le nouveau Rob Zombie ! » se dit-on, entendant le facteur glisser le colis dans la boîte aux lettres. On l’aura attendue, la sortie VF de The Lords of Salem. Et on se demande pourquoi, une fois encore, un Rob Zombie sort directement en vidéo. Puis on voit le film. On comprend. The Lords of Salem poursuit la chute amorcée par Halloween 2 dans un auteurisme quelque peu obscur bien qu’intéressant.

Comme d’habitude, la photographie est impeccable, tout comme les acteurs, le son, et tout ce qui définit techniquement un film. La BO est la plupart du temps adaptée à l’oeuvre, confirmant la maîtrise musicale de Rob Zombie ; maîtrise que l’on aimerait davantage trouver dans sa propre activité musicale, soit dit en passant, car, du point de vue de ses films, rien n’a jamais été à redire à ce niveau. Un 10/10 technique, en somme.

Mais alors… qu’est-ce qui fait que ce Rosemary’s Baby moderne ne vaut pas plus que le film vieilli de Roman Polanski ? Le rythme lent du film vaut n’importe quel Alfred Hitchcock. Ou n’importe quelle daube du début des années 60. La régularité du rythme est l’un des points forts de The Lords of Salem, installant insidieusement l’esthétique toute personnelle de Rob Zombie. Tout est là : les néons rétro, les créatures tout droit sorties de clips de black metal déjantés, les personnages hauts en couleur et toujours aussi stupides, possédant tous un caractère propre… Si le fait que Rob Zombie bascule dans le cinéma fantastique, depuis l’horreur gore à laquelle il nous habituait jusque-là, nous dévoile une facette supplémentaire de l’auteur, l’esthétique antéchristique du film est parfois trop poussée, donnant au film un côté malsain que l’on préfère voir dans un clip de Marilyn Manson que dans un film fantastique, même lorgnant sur l’horreur.

En fait, le côté malsain de The Lords of Salem collerait plutôt bien au film, si le scénario suivait. Le maquillage de Sheri Moon Zombie nous laisse même penser qu’elle correspond à son rôle d’adolescente de 40 ans. Le scénario se déroule lentement mais efficacement… jusqu’à la fin, soudaine, où l’on comprend qu’il n’a tout bonnement aucun enjeu. Le film est un documentaire totalement inutile sur la naissance de l’Antéchrist. Pourquoi ? pour rien. Sans dévoiler la réalisation de la fin, je peux vous dire qu’il n’y a rien à attendre du scénario de The Lord of Salem ; ni surprise, ni identification aux personnages ou empathie pour eux, ni quoi que ce soit du premier au centième degré inclus. Même le personnage masqué de la bande annonce, si imposant et charismatique, ne fait qu’un passage éclair, promenant bêtement ses chiens. Quentin Dupieux nous l’aurait expliqué tout aussi bêtement : « No reason. » Accordons tout de même au film que l’utilisation des rêves est plus justifiable que dans Halloween 2, où ils étaient clairement de trop. Ici, les rêves amènent tout en douceur la fin inéluctable des femmes de Salem, parties d’un tout parfaitement huilé.

En bref, pour en finir sur le film et laisser aux professionnels de la critique le soin de l’encenser ou de le conspuer, The Lords of Salem est plutôt agréable à regarder avant que la chute ne nous tombe sur la tête. A cet instant précis, on passe d’un 7/10 à un 4/10 sans autre forme de procès de sorcières. Le générique sous forme de documentaire, semblable à l’entrée en matière de The Devil’s Rejects, rattraperait légèrement le film si le support n’était pas si pauvre.

Aucun bonus ! Rien ! Rien à part une poignée de bandes-annonces passables. Que dire de l’option audio-3D ? C’est sympathique si on veut regarder le film tout seul, mais je ne vois pas l’intérêt d’offrir cette option au détriment de tout le reste.

En résumé, si le film se laisse largement regarder, l’investissement dans ce blu-ray sans aucun supplément reste plus que douteux. J’attends avec impatience le prochain Rob Zombie, pour peut-être voir sa maîtrise cinématographique au service d’un scénario valable.

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La critique de PACIFIC RIM [2D] en attendant le Blu-ray !

En attendant la sortie de Pacific Rim en DVD/Blu-ray le 20 novembre 2013, voilà la critique !

Guillermo del Toro. Kaiju Eiga. Une combinaison qui a affolé la sphère internet depuis l’annonce de ce projet monstre. Le porte étendard (enfin, l’un d’eux) de toute une sous culture, autrefois conspuée, aujourd’hui markétée, se retrouvant aux commandes d’un blockbuster à 200 patates promettant un spectacle sommaire mais inédit: tout était là pour que le fantasme ultime du geek se concrétise à l’écran. Simple commande, film cathartique pour son réalisateur après 5 années d’échecs passées à monter des projets qui lui tiennent à cœur (The Hobbit et At the Mountains of Madness) ou grosse boursouflure estivale ? Tentative de réponse.

Derrière cette «fausse» adaptation d’Evangelion (je vous l’accorde, c’est bien vite résumer le film) se cache donc le retour de Guillermo del Toro, un peu parachuté sur ce projet qu’il décrivait comme «nécessaire pour combler son besoin de filmer». L’homme au 300 projets simultanés a décidé de rendre hommage à tout un pan de la culture populaire nippone que ce soit l’animation, les jeux vidéo ou plus simplement le cinéma de monstres et ce dès la première bobine. Nous mettant d’entrée dans le bain avec un fight de 10 minutes en pleine mer qui a le mérite de rapidement présenter le héros ainsi que l’approche générale du cinéaste : ces choix de réalisation, notamment les choix d’axe, de découpage et de montage nous présentent l’œuvre d’emblée comme un anti-transformers (et c’est un fan absolu de la saga de Bay qui parle). Le découpage est pensé EN FONCTION de la chorégraphie du combat et non l’inverse, choix visible dans la trilogie de Bay (sauf peut-être dans le second opus, lors du combat dans la forêt). Des choix de réalisation tout à fait logiques et en adéquation avec les designs des protagonistes dont les mouvements sont créés par des animateurs et non pas le résultat de motion capture, conférant un rendu trop humain aux mouvements des machines. En résulte une force d’inertie rendue à la perfection (attendez de voir la puissance des patates rendue à l’écran) donnant aux affrontements une réelle dimension titanesque que l’on avait entraperçue lors de la scènes entre géants dans The Hobbit.

Pacific Rim 2

En matière d’effets spéciaux, ILM prouve une fois de plus qu’ils n’ont rien à envier à WETA et qu’ils sont toujours les numéros 1 de la profession. Le rendu des différentes textures, environnements et incrustations est hallucinant, rendant justice au chef’op Guillermo Navarro et son travail sur les couleurs, compositions et effets de lumière (sans flares cache misère) malgré des environnements exploités uniquement de nuit. Et il est bon de voir des COULEURS après 10 ans de blockbusters monochromatiques nantis de photos dégueulasses «pour faire réaliste»… Techniquement, c’est donc l’éclate totale avec un production design aux petits oignons pour tout ce qui concerne les équipements et environnements, à savoir les Jaegers, les cockpits, les armures à la Vanquish, ou encore l’énormité du hangar à Hong- Kong offrant ce qu’on a vu de plus beau depuis celui d’Avatar ou le quai de Zion dans les Matrix. Mais pouvait-il en être autrement avec Del Toro ?

Pacific Rim 1

Nous avons donc devant nous une œuvre qui visuellement et techniquement tient ses promesses de «jamais vu», des combats homériques qui nous laissent sur les rotules (la scène à Hong-Kong est juste le plus gros morceau de bravoure SF depuis Starship Troopers et son attaque du fort) le tout intégré dans un scénario certes basique au premier abord mais qui parvient tout de même à laisser transparaître les thèmes de prédilection de son réalisateur. Par exemple, le pouvoir de l’imaginaire est un des éléments essentiels au pilotage des Jaegers et à la survie des pilotes, la notion d’équipe prime sur l’individu, notion de plus en plus rare dans un blockbuster, ou encore des idées très Miyazaki-esque sur le traitement de la planète par les humains et la bêtise inhérente à cette espèce (la construction du mur par exemple). Des idées folles, plus ou moins bien exploitées comme le marché noir, le pont neural, des Jaegers bien différents (celui des triplés !) même si sous exploités, le tout dans une ambiance légère, généreuse et un plaisir communicatif rare en cette époque de héros torturé, cynique, névrosé ou réalistico-dépressif.

Pacific Rim 5

Alors oui, la structure du film semble bancale à certains moment, à cause des personnages comiques malheureusement pas drôles, à la limite de l’insupportable (le scientifique joué par Charlie Day) et un peu trop présent, un Ron Perlman qui surjoue à fond, et des personnages se résumant au stéréotype de base, avec les mêmes schémas relationnels (relation père/fils sommaire, place du chien, rédemption par le sacrifice….). Seul Rinko Kikuchi et Idris Elba, et dans une moindre mesure Charlie Hunnam, donne un minimum d’épaisseur à leur personnage, certes archétypaux, mais suffisamment traité pour être crédible. Là où le bas blesse, c’est surtout du côté des Kaijus: outre les designs qui n’évoluent guère (ils sont juste de plus en plus gros et forts) ayant la personnalité d’un punching-ball, c’est surtout l’absence du fameux amour pour les monstres si cher au réalisateur qui est étonnante (ne vous attendez pas à une scène chargée émotionnellement comme celle de l’élémental dans Hellboy 2). Une vraie déception de ce côté-là. Dernier point fâcheux, une musique de Ramin Djawadi complètement horripilante et très présente. Étrange choix de la part de Guillermo del Toro qui a toujours apporté un grand soin à la musique de ses films en choisissant des compositeurs comme Beltrami, Navarette ou Elfman.

En conclusion, Pacific Rim n’est pas l’oeuvre ultime de Del Toro car il s’agit avant tout d’une commande de studio, ce qui implique forcément un léger formatage. Malgré cela, il impose sa patte visuelle et son savoir faire technique couplés à sa générosité habituelle, faisant de Pacific Rim le meilleur blockbuster de la saison : un vrai film fun, léger, humain et décomplexé proposant un spectacle unique qui concrétise à l’écran un rêve de gamin. Une sorte d’idéal de divertissement estival que l’on croyait perdu depuis plusieurs années (depuis Hellboy 2 ?).

Pacific Rim 3

Critiques POUR et CONTRE de « Elysium »

Parmi les contributeurs de French Geek Movement, les avis divergent et les débats s’enchaînent ! En attendant la sortie en DVD et Blu-ray de Elysium le 14 décembre prochain, nous vous proposons 2 critiques du film, une plutôt pour et l’autre contre.

Critique « POUR » de Riko :

Elysium est un film de science-fiction sorti le 14 aout 2013, réalisé par Neill Blomkamp un jeune sud-africain de 33 ans dont le seul long-métrage précédent est District 9 . Son domaine de prédilection : les effets visuels. De sa publicité Citroën (voir la vidéo en bas d’article) à District 9, il est vrai que le talent est au rendez-vous, et Elysium n’échappe pas à la règle ! Des survols des ghettos de Los Angeles, des plans spatiaux de la station orbitale et des vues à la troisième personne en plein combat pour une meilleure immersion, il est sûr que le spectateur profite pleinement de l’écran du cinéma.

Le monsieur est également scénariste du film, un investissement important de sa part, qui mérite le plus grand respect. Le scénario tient la route. Elysium est une épopée dans le sens où le héros part de rien, simple usinier dans un Los Angeles surpeuplé et ruiné en 2154. Mais sa destinée est grande, et le spectateur va le suivre dans cette grande aventure qui pourrait changer l’équilibre social de la planète terre. Car il existe deux catégories de personnes dans ce futur : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre. Les failles du film sont là, le contraste pauvre/riche est un peu trop simpliste et avec la technologie accessible sur Elysium, on se demande vraiment pourquoi elle n’est pas employée à améliorer les conditions sur terre. Alors oui, on peut se dire par égoïsme ou pour contrôler la masse mais cette situation semble excessive. Elysium est une critique sociale des disparités existantes de notre époque, entre les hémisphères nord et sud. Et personnellement, je trouve intéressant de rappeler cette triste réalité au grand public.

Niveau casting, les choix sont intelligents :

  • Matt Damon (Max) en tête d’affiche, crâne rasé,  une belle prestation dans un genre où il est peu exploité.
  • Jodie Foster (Ministre Rhodes) en méchante, peut-être un peu trop rigide.
  • Sharlto Copley (Kruger), acteur fétiche du réalisateur qui jouait le rôle principal de « District 9 « , dans un rôle sans concession dans Elysium
  • Alice Braga (Predators, Repo Men), une jeune actrice brésilienne, qui mériterait d’être plus connu.

Avant District 9, Peter Jackson avait choisi Neill Blomkamp pour réaliser l’adaptation du jeu vidéo Halo. Malgré quelques essais prometteurs, le film est annulé à cause d’un budget jugé excessif. Justement, on retrouve dans Elysium le concept de la station spatiale de la forme d’un gigantesque cercle habitable. Maintenant que Neill Blomkamp a fait ses preuves sur 2 longs-métrages de qualité, confiez-lui un bon scénario, un gros budget, et en avant le space-opéra Halo !!!

Elysium est donc LA bonne surprise de l’été 2013, moins attendu que Man of steel, il vous surprendra agréablement ! Brutal, réaliste, il ne cible pas le grand public, il s’assume comme un spectacle pour un public mature. Et on aime ça !

Critique « CONTRE » de Davidov :

Neil Blompkamp avait surpris son monde en 2009 avec son premier long métrage District 9,  petite série B de SF faisant la démonstration de son savoir faire en matière de SFX photo réalistes parfaitement intégrés dans une mise en scène « tout à l’épaule ». Nanti de la mention « Peter Jackson approved », Blompkamp, déjà bien vu par la communauté geek suite à sa trilogie de court-métrage sur Halo, se voyait projeté « nouveau chouchou » par celle-ci et par la critique malgré des facilités hype de mise en scène (le found footage) ou des scories scénaristiques trop voyantes, notamment concernant la trajectoire du personnage principal.

Ces lacunes étaient cependant compensées par une production design bluffante, des idées de SF hardcore où se croisaient les influences de Cronenberg, de Tsukamoto ou encore Cameron, et une générosité dans la dernière demi-heure bienvenue avec règlement de compte au lance roquette et utilisation de mecha Goldorak-esque. 30 millions de dollars investis pour 210 millions de recettes : Blompkamp est bankable et peut s’attaquer à une œuvre d’envergure. Pas d’adaptation de comics, pas de reboot, pas de remake ou de suite de préquel mais Elysium, une œuvre originale écrite par lui-même.

Elysium nous plonge d’entrée dans un univers d’anticipation ultra réaliste, un Los Angeles de 2154 ressemblant à un gigantesque bidonville à la limite du post-apo, une terre totalement abandonnée aux pauvres affamés, exploités et livrés à des gangs par des riches vivant dans la station orbitale Elysium. On va coller au basque de Max (Matt Damon, trop star pour jouer Monsieur tout le monde), un ouvrier irradié dans son usine à qui il reste 5 jours à vivre et qui va devoir se rendre sur Elysium pour avoir accès au Med-Pod, une machine qui guérit tout.  Problème : Max est un pauvre et la santé est interdite aux pauvres. Il va donc devoir accepter la proposition d’un ami, à savoir la greffe d’un exo-squelette pour lutter contre la douleur et enlever un riche homme d’affaire (son patron à l’usine) afin de lui voler des informations sur Elysium et Cruella, pardon Jodie Foster (méchante parce que méchante). Max va donc se retrouver en possession d’informations capitales, pourchassé par des méchants hommes de mains, sur terre, dans l’espace et sur Elysium…

La première demi-heure d’Elysium nous présente donc le monde des pauvres, L.A à 80% hispanique, où les gens tentent de survivre soit en travaillant à la chaîne dans des usines de montage, soit de divers trafics plus ou moins légaux. La présentation de Blompkamp se fait de manière brute : on retrouve sa caméra portée tremblotante et ses longues focales déjà employées sur District 9, décrivant la vie de cette population parquée, vivant dans la poussière et les maladies, entourée d’une présence policière robotique des plus violentes. On pense beaucoup au précédent film du réalisateur (Elysium et District pourraient se passer dans le même univers à une centaine d’années d’écart), un peu à Gunnm, un peu à Iron Man, un peu à du Darrow (pour certains choix visuels…) Pas mal d’emprunts à droite et à gauche qui arrivent cependant à rester cohérents et impressionnants dans l’univers proposé.

Puis au moment où tout devrait s’emballer, à savoir lors de l’enlèvement (scène au demeurant bien torchée, la moins sky-camé), on a le mercenaire ultime qui arrive (Sharlto Copley, sur-jouant un méchant très méchant) avec sa bande de chiens fous tous plus grimaçants les uns que les autres, un script qui patine méchamment pendant le deuxième acte pour retrouver la copine de Max, son amour d’enfance, déjà maman d’une petite fille qui sortira à notre héros « la-tirade-moralisatrice-qui-lui-fera-ouvrir-les-yeux » qu’il pourra nous resservir à la fin du film. De longs tunnels de dialogues inintéressants, une caractérisation à la ramasse (le personnage de Copley se découvre des envies de chef totalitariste et violeur on ne sait pas trop pourquoi) et un scénario alignant les idées qui tuent sans en exploiter aucune. Blompkamp filme des acteurs en pilotage automatique, et se borne à une illustration de la lutte des classes digne d’un gamin de 8 ans. La dernière partie du film, totalement inutile, incohérente (les aller-retour sur Elysium), frustrante (l’armure c’est bien cool sur les affiches, pour la justifier et l’utiliser dans le film, c’est autre chose), voir carrément embarrassante (les plans Benetton), le tout servi par une mise en scène plombante, étriquée et pleine de shaky-cam pour camoufler le manque d’idées.

En résumé, là ou Elysium aurait du/pu être la confirmation de son auteur, il échoue sur quasiment tous les tableaux, à peine sauvé par une exposition correcte, quelques effets gores sympathiques et surtout sa production design qui, comme pour District 9, à reçu toute l’attention de son scénariste/ réalisateur. Une bien maigre consolation après les espoirs placés en Neil Blompkamp, bien moins à l’aise dans le cadre d’un blockbuster de studio que dans son Joburg natal et ses crevettes.

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Critique du coffret collector limité « THE WALKING DEAD » SAISON 3

Il ne sera pas question ici du contenu multimédia du coffret, bien que la classique heure et demi de bonus en VOSTF, comportant notamment des documentaires, des images des coulisses et 6 scènes coupées, me fasse déjà saliver. Rien que nous ne trouverions dans un autre coffret, moins onéreux, me direz-vous. Non. Le point fort de ce coffret n’est pas l’ensemble de bonus proposé, il ne s’agit pas même de la série elle-même. La vraie fierté que l’on ressent à l’ouverture du colis provient de « l’aquarium ».

C’est vrai, la fierté prend le pas sur une certaine surprise initiale : « Pourquoi ai-je de grosses boules de papier dans mes réservoirs ? » « Il n’y a pas de bouton pour allumer les DEL ? » En effet, il ne s’agit pas là d’une banale reproduction d’aquarium comme je m’y attendais, faite de têtes phosphorescentes figées dans une résine transparente, mais d’un véritable aquarium, de la taille d’une tête, que l’on remplit d’eau après avoir déballé et posé les têtes de zombies miniatures. On dispose même de petits morceaux de plastique pour décorer le fond des réservoirs. Précisons que le produit ne permet en aucun cas le stockage de nourriture ou d’organismes aquatiques. Inutile de dire qu’une fois les quatre piles AAA insérées on saute au plafond devant cet aquarium illuminé dans le noir !

Esthétiquement, tout est impeccablement pensé. Pas de poignée extérieure pour tirer les réservoirs, simplement deux trous cachés derrière les bacs pour les pousser, auxquels on accède en sortant le coffret Blu-Ray. Le bouton d’allumage des DEL est camouflé en chiffre 3  de « SAISON 3  »  ; on appuie sur le 3, et tout s’éclaire ! Les piles s’insèrent derrière un cache sous le socle. Aucune excroissance disgracieuse, tout est uniforme et intégré dans l’aquarium.

La seule ombre au tableau est que des bulles d’air se forment facilement dans les réservoirs, ce qui donne un aspect moins réaliste aux têtes après allumage. A remplir avec soin, en somme, mais c’est le moindre prix à payer.